Patrimoine moteurs : NSU Wankel

 

 

Un rare survivant dans le giron d'un membre du club

Voilà le petit dernier arrivé chez Claude... c'était en juin 2016. Il s'agit d'un moteur rotatif NSU/WANKEL déniché dans le Lycée Eric Tabarly des Sables d'Olonnes qui lui en a fait don... Cette trouvaille a déclenché notre intérêt pour ces moteurs...

Ce moteur a été restauré et exposé au salon rétro passion de Rennes en avril 2018 :

A cette occasion, nous avons rencontré les responsables du club NSU WANKEL avec qui nous avons partagé des informations et qui, depuis, nous ont transmis des archives très intéressantes qui étoffent le présent chapitre.

Merci à eux.

Un peu d'histoire : ce type de moteur déjà utilisé pour l'automobile a été adapté pour le ski nautique notamment avec le skicraft

D'une puissance de 25 cv à 6000 tours, d'un poids de 30 kg, ce moteur est très peu encombrant et est considéré comme l'un des plus silencieux. Il consomme beaucoup moins que les moteurs hors bord de même puissance. Il est muni d'un point mort et d'un inverseur de marche magnétique situé dans l'embase. Le refroidissement se fait par pompe au lieu de se faire par dépression en marche normale. Photo de droite, la culasse retirée laisse voir la came triangulaire excentrée qui joue le rôle des pistons d'un moteur classique.

1963, publication des premières images de ce moteur rotatif en version hors bord 150 cm3.

Il équipait une coque West-Marine

Une variante au ski nautique, le ski autonome, est né à Hambourg, lancé par Ski-Craft

Extrait d'une publicité parue dans "Spirou ?"

 

C'est sur le bassin de Triel, sur la Seine, que cet engin de sport nautique a été présenté en France en1962. Les évolutions du skieur n'ont presque plus rien de commun avec les évolutions traditionnelles derrière un hors bord ou un runabout. "chacun est son propre capitaine, il décide lui-même de la direction, de la ligne à effectuer ..."

 

De grands champions de ski nautique sont venus l'essayer : Martine Jamin, championne du monde junior 1961, Francine Tordo, championne de France cadettes 1960, Philippe Logut, champion du monde 1959/1960, Maxime Vazeille, champion d'europe 1962...

Engin révolutionnaire : il permet de pratiquer le ski sans pilote.

 

Equipé d'un moteur rotatif NSU Wankel de 150 cm3, il développe une puissance de 25 cv, pouvant atteindre une vitesse de 45 km/h.

Son poids total de l'engin est de 70 kg.

C'est le skieur qui le démarre et accélère ; il le pilote à l'aide de tirants rigides. En cas de chute, un coupe-circuit stoppe l'engin.

A droite, Martine Jamin prend le départ

A notre connaissance, il en reste au moins un...

 

Dès 1947, des précurseurs en France : deux photos d'archives personnelles de Claude témoignent de leur avance sur le concept et de la témérité des pilotes ... tractés jusqu'en 1961 par une pelle équipée d'un moteur Johnson, sans pilote, des acrobaties familiales

Le moteur NSU a également équipé un runabout populaire des années 60 : le Rotocraft

Ce runabout était construit par Ski-Craft situé à Paris au 15/17 de l'avenue de Ségur.

Il a vu le jour grâce à l'association d'une coque en plastique FNAC Marine et du moteur rotatif NSU / WANKEL déjà utilisé pour l'automobile et adapté pour le ski nautique avec le skicraft.

D'une longueur de 4 m, d'un poids total de 130 kilos, il pouvait accueillir 4 personnes à son bord et permettait de faire du ski nautique pour une consommation variant de 4 à 6 l /heure.

Pour la petite histoire, son prix était celui de la Dauphine : 7 400 Francs.

Il était distribué par IBMP via son département Ski-Craft France ainsi que par tous ses concessionnaires. On pouvait notamment le trouver chez FNAC Marine, boulevard de Sébastopol à Paris, mais aussi à Saint Tropez, chez La Pérouse Service, plage de Tahiti...

Dans le cockpit , deux banquettes pouvaient servir de bains de soleil.

Très performant, il pouvait atteindre la vitesse de 40 km/h avec deux personnes à son bord

Rotocraft

Le moteur NSU également en version "Turbojet"

L'ère des turbojets a été ouverte avec la commercialisation des Turbocraft. Son essor, bien que ce bateau soit complètement inoffensif pour les nageurs, a été freiné pendant plusieurs années en raison de son prix...

L'arrivée de NSU avec son moteur de 400 cm3 a semble-t-il résolu ce problème. Il s'agit d'un moteur particulièrement robuste pour un poids de 40 kg et un encombrement quasi ridicule.

Le turbojet NSU développe une poussée de 450 kg, son moteur donne une puissance de 45 chevaux.

 

Les moteurs NSU RO 135 CV se sont illustrés en course

Dès sa première année de compétition motonautique, le moteur marin RO-135, utilisé surtout pour les courses sur longues distances, obtient un brillant palmarès prouvant ses performances et sa robustesse. C'est un moteur directement issu du moteur automobile RO-80, il développe 135 CV DIN. Une belle mécanique européenne !

Sur 7 départs, il n'y a eu aucun abandon. Une victoire en catégorie RE aux "24 heures de Rouen", une victoire dans la même catégorie aux "6 heures de Paris" et les premières et troisièmes places en catégorie E aux "6 heures de Berlin".

Merci au club NSU Wankel et spécialement à M. Jean-Paul Lecomte qui nous ont permis de compléter nos archives.